Une recherche-action sur l’approche culturelle de la coopération dans le cadre du programme FONJEP-Recherche
La Nouvelle Calédonie apparaît comme un laboratoire culturel inédit qui offre un contexte très singulier des organisations sociales, à une époque qui se vit « à l’échelle-monde » et à travers de multiples crises et violences. J’y découvre une approche du groupe dans le mouvement, du dialogue comme constitutif d’un destin commun, de la dualité pour organiser les échanges, la nécessité que chaque individu puisse trouver et/ou construire sa place dans le groupe, puisse y jouer un rôle, et la prise en compte de l’environnement, pour situer durablement l’action.
A travers le FONJEP Recherche, nous avons engagé un travail de recherche-action avec des professionnelles·ls et universitaires en Nouvelle Calédonie et en métropole pour croiser les contextes de fonctionnement des groupes et pour approfondir l’approche culturelle de la coopération, pendant 3 ans.
Cette recherche a demandé à ne pas se tromper sur la symétrie des paroles entre nous quand on s’est mis à travailler ensemble, et à ne pas instrumentaliser les savoirs kanaks, mélanésiens ou océaniens, aux savoirs métropolitains. Nous avons du veiller à une parité de positions, qui est à construire à chaque instant. Nous nous sommes inspiré des écrits d’Edouard Glissant et Aimé Cesaire sur le choc et la créolisation, et une pensée océanienne porté par Jean Marie Tjibaou et Epeli Hau Ofa qui proposent un dépassement du mode de domination de la pensée occidentale en posant l’identité toujours devant soi, fruit d’un mouvement permanent de choc et de dialogues, à partir d’un point de vue archipélique et non continental.
Ce travail a donné lieu au livre « Faire Culture », et un deuxième Manuel de Coopération « la boussole ».
L’image est un Stick Chart des iles Marshalls (avec l’aimable autorisation de the National Library of Australia)